mercredi 21 août 2013

IMPUNITÉ

IMPUNITÉ .De plus en plus d'habitants de Canteleu sont mécontents. Comment leur donner tort ? Tous les jours ou presque ils déplorent attroupements, vols, squats, commerce de stupéfiants, dégradations, cambriolages,injures, menaces...Où est la tranquillité ? Des femmes seules, des personnes âgées ont peur . Très peu déposent plainte par peur des représailles . Que se passe-t-il ?
Peu d'éléments qui habituellement caractérisent et poussent à la délinquance marquent ce quartier . . Il n'y a pas ici d'urbanisation concentrationnaire, pas d'équipements collectifs gigantesques ; il n'y a ni « tours », ni « barres » mais un habitat horizontal , des maisons individuelles, des commerces et on n'y trouve même pas cette majorité de jeunes « issus de la diversité » comme on dit pudiquement .
Alors que se passe-t-il ? Les habitants se plaignent à la mairie,lancent un cri d'alarme dans la presse . On leur répond qu'on augmente les patrouilles, qu'on installe des caméras. Les services de police « tournent » , constatent des attroupements mais ne peuvent les interdire. Parfois ils arrivent à confondre un malfrat pour vol de portable ou tapage . Quand ils ont de la chance ils interpellent pour dégradation de véhicules ou de mobilier urbain . Et, en cas de super chance ils arrivent sur un cambriolage. Leurs « clients » sont connus, archi -connus et ils les ont déjà présentés plusieurs fois au juge . Le juge choisit dans sa palette de sanctions-pastel ,car dans ce quartier,la délinquance est , je crois , plus le fait de mineurs ou de jeunes majeurs du quartier que de professionnels de la cambriole . Les habitants en sont convaincus . Je dis « sanctions-pastel » car le juge n'a à sa disposition ,pour juger de la délinquance juvénile, qu'une douzaine de ces sanctions dites « éducatives » qui ne sont plus adaptées à notre époque . Certaines datent de près de 70 ans , d'un temps où les enfants ne parlaient pas à table et recevaient des coups de « martinet » ! Aujourd'hui le juge doit se contenter d'avertissements, d'admonestations, d'interdictions temporaires, de confiscation d' d'objets et dans les cas les plus graves de mesures de réparation et de placement alors que ses « protégés » (au sens « protection judiciaire de la jeunesse »)volent avec effraction, incendient poubelles et véhicules...Inutile d'accuser les juges, ils appliquent la loi, les textes qu'on leur donne à appliquer .
Le maître mot est donc IMPUNIT
É .Les maires ont le devoir d'assurer la tranquillité publique mais ils n'en ont pas les moyens matériels. Certains, comme c'est le cas à Lambersart, disposent d'un groupe de policiers municipaux mais aux pouvoirs limités. La police nationale ne peut pas non plus répondre au défi de l'insécurité et les policiers sont systématiquement mis en accusation . De quoi les dégoûter .De quoi les inciter à fermer les yeux et à ne pas entendre les jurons qu'on leur adresse.
L'équation est donc simple :
quasi impuissance des communes + quasi impuissance de la police + quasi impuissance des juges = quasi impuissance générale !
IMPUNITÉ . Quand notre pays comprendra-t-il que toute faute doit entraîner une sanction proportionnée ? Qu'il faut donc y mettre les moyens appropriés . Quand admettrons-nous que la punition intelligente est la meilleure des préventions de la récidive ? IMPUNITÉ . Admettrons nous un jour que les parents ont une responsabilité pénale quand leurs enfants mineurs font des bêtises ? En France les parents sont en effet civilement responsables de leurs enfants mais ils ne le sont pas pénalement . Et comme les mineurs sont eux aussi presque irresponsables,
ne nous étonnons pas que le plus actif de tous les facteurs criminogènes soit l'IMPUNITÉ . Dans ce domaine il est temps que la loi change ! Il est temps d'aller au-delà des constats . Ce n'est malheureusement pas dans l'air du temps . Les Français, les Lambersartois supportent de moins en moins cette impuissance .

dimanche 18 août 2013

L'ARTILLEUR PARLE...

impact avant poilu gros plan sur trou du poilu

Impact avant évalué entre 10 cm et 15 cm de diamètre. Les bords du trou sont orientés vers l'intérieur.
Impact arrière évalué entre 15 et 20 cm. Les bords ne sont pas nets et ils sont orientés vers l'extérieur

Ce n'est pas un petit obus de mortier qui a fait cet impact. Le mortier fait un tir plongeant et le trou arrière aurait été plus bas. De plus, normalement il n'y aurait plus de statue en tant que telle car sauf non explosion de l'engin pour défaut de munitions, les obus de mortier sont explosifs et non perforants.
Il s'agit ici d'un tir tendu qui a, très probablement été réalisé, de l'avenue Clémenceau vers l'avenue de Verdun d'où l'orientation des deux trous générés par l'impact. Il s'agit également d'une munition perforante, ou à charge creuse, non explosive.
Le tir a été fait à une hauteur importante (plus de 3 m) vu que la trajectoire est tendue et montante. En effet, le trou avant est plus bas que le trou arrière (bas du thorax et haut du thorax). De plus, nous observons le jour du trou arrière par le trou avant cela implique un tir tendu.
Fort de ces hypothèses, je pencherais pour un projectile antichar perforant ou à charge creuse, donc non explosive d'un calibre inférieur à 100mm, tiré de l'avenue de Georges Clémenceau à partir d'une certaine hauteur que j'évalue au minimum aux environs de 3m.
Regardons les munitions allemandes qui répondent à ces critères :
1) Le canon de 88 mm Flak a été utilisé dans un rôle antichar. Il a été monté sur des véhicules
panzer Rhinoceros
Le Panzerjager SdKfz Rhinocéros 470 Rhinocéros furent mis en service par l'Allemagne en novembre 1942 ; cet engin était en fait une combinaison du canon de 88mm PAK et du char Panzerkampfwagen IV. C'était une arme antichar autopropulsée efficace, mais du fait de sa hauteur et de la mauvaise protection de l'équipage de 4 hommes, il remporta peu de succès. Armé d'un canon antichar de 88mm, sa vitesse était de 40km/h sur route et 25 en tout terrain et son autonomie de 200km sur route et de 130km en tout terrain. Il pesait 25 tonnes.
Cela pourrait être ce genre d'engin compte tenu de la hauteur de tir. En effet, l'impact est situé à plus de 3m de hauteur mais la trajectoire présente une incidence assez prononcée. En effet l'écart entre l'entrée de l'obus et sa sortie peut être évalué entre 50cm et 1m environ. Ce qui laisse à penser que l'inclinaison du tube a quand même été relativement forte compte tenu de la faible distance qui sépare le ventre du Poilu à son épaule.
Les Allemands décidèrent aussi de faire tirer des projectiles à charge creuse
2) Le Panzerfaust fut l'une des armes antichars Allemande à usage unique les plus efficaces.
Produit en énormes quantités, le Panzerfaust utilisait une ogive à charge creuse propulsée par roquette, capable de percer en tir rapproché le blindage de la plupart des chars alliés. Sa portée était de 80m et pouvait perforer des blindages allant jusqu'à 200mm d'épaisseur, son poids lanceur et projectile était de 6,8kg.
La véritable révolution dans l'armement léger anti-char de l'infanterie fut le lance-roquettes inspiré du bazooka américain. Sous l'impulsion du colonel Dörnberger (spécialiste des V2) naquit le Raketenpanzerbüsche 54 connu également sous le nom de Panzerschreck (Terreur des chars) ou de Ofenrohr (Tuyau de poêle). Le modèle 54 tirait des projectiles de 77 mm alors qu'un deuxième modèle mettait (modèle 43) à feu des projectiles de 88 mm. Ce modèle fut cependant largement supplanté par une arme plus pratique et moins encombrante le petit lance-grenades à charge creuse dit Faustpatrone (cartouche de poing) plus connu sous le nom de Panzerfaust (poing anti-char). Son projectile était différent de la fusée du Panzerschreck et était simplement projetée vers sa cible grâce à l'éclatement d'une charge placée à l'arrière du tube de lancement. Quatre modèles de Panzerfaust furent produits: le Faustpatrone I avec une portée de 30 m, le Panzerfaust 30 (Gretchen ou Margot) plus léger mais avec la même portée, le Panzerfaust 60 qui permettait le tir à 30 m, 60 m et 80 m et le type 100 avec une portée de 150 m.Aux mains des combattants expérimentés ,ces armes causèrent de véritables ravages dans les chars alliés . Le Panzerfaustest est le nom d'un petit lance-grenades antichars sans recul à utilisation unique ,produit à partir de 1942 par la société allemande HASAG (Hugo Schneider AG (en)) de Leipzigafin de doter les soldats d'un moyen antichar individuel. Panzerfaustsignifie en allemand « poing à blindé ».
Le Panzerfaust 30 pouvait lancer un projectile à charge creuse percutéedont la portée utile ne dépassa tout d'abord guère 30 mètres dans sa version originelle. Le mot Klein(« petit ») fut ajouté car une nouvelle version, avec un projectile de plus gros calibre, lui succéda rapidement pour augmenter son pouvoir de perforation. Deux autres nouvelles versions furent créées à partir de 1944 : les Panzerfaust 60 et 100, capables d'atteindre un char à respectivement 60 et 100 mètres. L'armée allemande développa des modèles 150 et 250 pouvant être rechargés mais qui n'entrèrent jamais en service en raison de la fin de la guerre.
Cette arme fut très appréciée des soldats et redoutée des chars en raison de son faible encombrement (permettant à n'importe quel soldat de l'emporter en plus de son arme principale) et de sa capacité de pénétration des blindages de chars alliés. Mais son emploi était malaisé et dangereux car les organes de visée étaient réduits à leur plus simple expression alors même que le tireur devait veiller à se protéger des gaz brûlants produits lors du tir tout en se maintenant, non dissimulé ou protégé, à immédiate portée des armes ennemiesLes Panzerschreck (en allemand "la terreur du char") furent essentiellement employés contre les chars alliés dont ils réussirent à percer le blindage sans problème. Mais ils furent également utilisés pour percer des murs de maisons lors de combats de rues. La portée du Panzerschreckétait plus grande que celle du Panzerfaust, ce qui permettait de ne plus devoir se rapprocher à proximité immédiate du blindé ennemi pour pouvoir tirer. Une plus grande cadence de tir était également possible grâce au rechargement.
Il y a de fortes chances que ce soit un de ces engins qui a provoqué les trous dans notre poilu. Je pencherais pour un tir de Panzerfaust ou plus particulièrement d'un Panzerschreck. Le tir aurait pu être effectué à partir d'un véhicule situé dans l'avue Georges Clémenceau.
Il existe néanmoins encore d'autres possibilités avec les canons anti-char comme le Pack 38 et Pack 75
En effet, pour remplacer le 37mm, les allemands ont conçu un nouveau canon antichar qui tirait des charges creuses capables de percer 150 mm de blindage à 200 m Le 50mm Pak 38.
Ce 50 mm Pak 38 mettait à feu des obus perforants de type Panzergranät 40, disposant d'un cœur de tungstène. Ces projectiles seront les seuls produits à la fin de la guerre en raison de leur efficacité. il pouvait également mettre à feu des projectiles à charge creuse, Panzergranät 42 qui furent disponibles dès 1943. Ces projectiles pouvant percer jusqu'à 180 mm de blindage avaient cependant une portée utile de 100 m seulement. Il était tracté par des tracteurs semi-chenillés Sd.Kfz.10 ou plus souvent par des camions tous terrains.
Le 50 mm Pak 38 servit également de modèle au 50 mm KwK 42 L/60 (version pour blindés montée sur les derniers Panzers III et également sur l'automitrailleuse Puma), au canon antiaérien 50 mm Flak 214 et au canon aérien 50 mm BK5. Leplus courant de la Wehrmacht, il fût amélioré plusieurs fois et il fit place petit à petit au 75 mm Pak 40 mais ce deLe véhicule Puma Sd.Kfz. 234/2 de 1943 si caractéristique avec ses 8 roues et sa fine tourelle élancée. C'est durant la Seconde Guerre mondiale, que l’armée allemande utilisa une vaste gamme de blindés à deux, trois ou quatre essieux, fabriqués en Allemagne ou capturés à d’autres pays. Les premiers véhicules mis en service étaient des modèles réalisés à partir de châssis d’automobiles civiles et armés d’une mitrailleuse, mais les derniers furent des concepts sophistiqués et spécifiques à huit roues armés de divers types de canons
Puis Le développement de la série de Marder(Martre) débuta vers la fin de l’été 1941 et avait pour but d’augmenter le mobilité des canons anti-char (Pak) en les montant sur une variété de châssis disponibles. Il s’agissait d’une solution d’intérim en attendant la conception de chars équipés de canons antichars plus performants. Au départ, les Mardersutilisèrent les châssis de chars obsolètes ou capturés et furent armés avec les canons 75 mm Pak 40 (Rheinmetall-Borsig).
Le 75 mm Pak 40 Allemand pouvait pénétrer 116 mm de blindage à une distance de 1000 mètres. 2812Marders furent construits d’avril 1942 à mai 1944. Les Marders étaient vulnérables à cause de leurs hautes silhouettes 1,88m, de leurs faibles blindages et de leurs superstructures ouvertes mais bon nombres restèrent en service jusqu'à la fin de la guerre. Ils étaient équipés du canon 75mm Pak 40/1L/46 rnier ne put jamais le remplacer totalement et le canon antichar de 50 mm fut utilisé jusqu'à la fin de la guIls étaient équipés du canon 75mm Pak 40/1L/46
Je pense que l'utilsation des canon de Pak 38 et Pak 75 aurait provoqué des dégâts sur notre Poilu plus importants.
En conclusion
Je pencherais donc plutôt pour l'utilisation d'un Panzerfaust ou d'un Panzerschreckcapable de tirer une munition de gros calibre, perforante.
Cette arme aurait été utilisée à partir d'un véhicule à une hauteur d'environ 3m. En effet, cela expliquerait d'une part le trou relativement grand à l'impact (environ 10 cm à 15 cm), le trou encore plus important à l'arrière (15 cm à 30 cm) ainsi que les bavures du trou arrière qui n'existeraient pas si la munition étaient performante comme aujourd'hui : perforante et explosive et cela expliquerait également la hauteur de l'impact par rapport à la route.
Sans être affirmatif, j'espère avoir néanmoins répondu à tes attentes tout en regrettant de ne pouvoir faire mieux !
Amitiés Bernard
Commentaire du blogueur non artilleur :
Merci Bernard pour tes explications "désarmantes " de technicité ! Elles mettent presque un point final à ce feuilleton de l'été "Le secret du Poilu de Lambersart" . Parce que que 2 questions restent en suspens :
*l'homme qui a servi de modèle au gisant du carré militaire du cimetière de Canteleu est-il le même que le Poilu de la place de la Victoire ?
Nos historiens ne vont certainement pas abandonner leurs recherches . Je les connais.

* Et, deuxième question à laquelle B.Coffyn n'a pas répondu : Combien de temps a mis le fût du canon qui a touché notre Poilu pour se refroidir ?
Enfin,je vous fais une confidence : Je ne regarderai plus notre Poilu de la même façon. Longtemps j'ai cru que la mutilation de la statue était d'origine , qu'elle résultait de la volonté du sculpteur ...

PAS EUX ,QUAND MEME !

la-7e-compagnie-automitrailleuse.jpg Avant de revenir aux hypothèses historiques vraisemblables et en attendant l'avis de B. Coffyn, on peut se poser des questions et imaginer des réponses...
Pas eux quand même qui auraient tiré sur le Poilu !

COMMUNIQUE

Communiqué :
En raison d'un mouvement social d'une partie du personnel nous ne sommes pas en mesure d'assurer ce soir la diffusion de la suite de notre enquête sur le Poilu de Lambersart .
Nous prions nos lecteurs de bien vouloir nous excuser.

mardi 13 août 2013

UN LASER DANS LE TROU DE BALLE DE NOTRE POILU , Vous n'y pensez pas mon bon monsieur

Le trou de balle du Poilu est observé à la loupe ! En tout bien, tout honneur, bien sûr ! B. Coffyn nous livrera demain son diagnoctic . SUSPENSE . ..
En attendant ,Eric Paryze est sorti à nouveau 2 fois de de la tranchée historique . Hier, il m'a adressé ainsi qu'à C. Reynaert le texte ci-dessous :

" Bonjour Monsieur Cousin, Monsieur Reynaert,
Juger la distance d'un tir par rapport à sa hauteur de vue (pour la mienne, mes yeux sont placés à 1m,80 du sol) est certes un parti pris. Il correspond grosso modo à un tir à l'épaule d'un soldat debout.
Si le tir provient d'une machine ou d'un soldat placé plus près du sol ,par exemple à 1m du sol, il conviendrait de s'éloigner plus de la cible pour respecter l'angle de tir et donc la visibilité maximale dans le trou, ce qui nous rapproche encore de la rue de la Carnoy. Je n'ai pas essayé cette hypothèse, mes jumelles ne sont pas assez puissantes, il faudrait utiliser un laser qui passe dans le trou du côté du poilu et dans celui du socle qui eux sont à une hauteur de 5 et 4m environ...(la statue et le socle sont creux)
Cordialement,
Eric
Aujourd'hui, il ajoute :
j'ai estimé en observant la visibilité maximale du ciel et des arbres derrière à travers le trou avec des jumelles, que le tir dans la statue provient du milieu de l'avenue Clemenceau, soit devant l'ancienne kommandantur au 16. La balle de très gros calibre (pas un obus qui aurait explosé) est ressorti de l'autre côté de la statue en écartant le bronze.
Si on se rapproche trop de la statue, le ciel se réduit (partie sombre dans haut du trou) ; si on s'éloigne trop, idem (partie sombre dans bas du trou)
- Lambersart à 8 kms à l'est du front des tranchées "
Vous voyez , chers amis, le feuilleton de l'été continue . La fièvre monte ! On avait même attribué le grade de général au colonel Bolze , chef de la Kommandatur.' Ce matin je l'ai dégradé ...dans le texte d'hier.) . A ce rythme là, le trou de balle de notre Poilu deviendra bientôt aussi célèbre que le zouave du pont de l'Alma ou le Manneken-Pis.Les cars de Japonais vont déferler sur Lambersart. Heureusement , comme dit un de mes amis,on a prévu une vingtaine de totems pour les orienter !

lundi 12 août 2013

GEO LE BOXEUR OU HENRI SENAME ?

Les petites cellules grises de nos historiens s'entrechoquent ! Après les premières remarques de C. Reynaert, les commentaires de P. Lescalliez (voir texte précédent) et en attendant le diagnostic de B.Coffyn et peut-être la prise de position de l'association des Canonniers...voici qu'Eric Parize met notre poilu dans sa ligne de mire historique. La célébration du centenaire de 1914 à Lambersart s'annonce riche d'enseignements . Les professeurs des écoles pourront commencer leur cours par l'observation du monument aux morts . Voici ce qu'écrit E. Parize : " "Le Poilu à la grenade" d'Henri Soubricas est de 1923 (architecte du monument : Valdant), tandis que le "Poilu gisant" est de 1927 (architecte du monument au cimetière de Canteleu : Jules Lesaffre fils). Il nous a été remis gracieusement il y a deux ans la miniature en plâtre (dont il manque une main) du Poilu à la grenade par MMme Colin de Lille, nous précisant que la tradition orale familiale disait que le modèle ayant servi était le boxeur Géo Mars (dont nous avons trouvé un portrait sur internet), un de leur grand-oncle qui leur avait donné la statue, ce boxeur était ami de Soubricas. C'est ce qu'ils avaient entendu dire dans la famille ...
Aussi quelle fut ma surprise de lire l'interview de Philippe Liébart et de découvrir que le modèle serait son grand-père Henri Séname, beau-frère d'Henri Soubricas. Cette piste semble très sérieuse. Je ne manquerai pas de rencontrer Philippe Liébart, avec lequel je dois échanger aussi quelques documents notamment sur l'avenue de la République...
Si on veut couper provisoirement "la poire en deux" , on peut imaginer pour l'instant que le boxeur ait servi de modèle nu d'atelier pour les proportions du corps à l'antique (voir les statues antiques de lanceur de javelot, fort ressemblantes dans la position) et que le beau-frère ait servi de modèle réel de soldat avec tous les détails extérieurs de l'équipement d'un poilu...
Concernant le trou de gros calibre dans l'aine de la statue, ainsi que les impacts de petit calibre dans le socle, au vu de l'angle de tir sous le bras (le ciel visible à travers, ce qui détermine la distance de tir, faites-en l'expérience), le tir allemand de fin mai 1940 a eu lieu de près, depuis l'avenue Clemenceau, dans le but vengeur d'abattre la statue qui a résisté.
L'orientation de la statue n'est pas innocent, la demande émanant du Comité présidé par Henri Delécaux : en effet le poilu lance sa grenade vers l'ancienne Kommandantur tant haïe et crainte pendant 1914-18 : le général Bolze commandant la place de Lambersart était très dur avec la population lambersartoise et fut jugé après guerre pour ordonner des travaux forcés envers les civils et contrôle régulier illégal des femmes, sans leur mari. L'année 1916 fut terrible (on rappellera notamment la mort du maire Auguste Bonte, et celle de Gabriel Crépy).Le général Bolze avait réquisitionné le château du Pré Fleuri de Gabriel Crépy comme habitation (notre mairie actuelle), et la kommandantur était située dans la grande villa en face (villa disparue dont le site correspond aux immeubles face aux serres municipales, avenue Clemenceau). Les maisons voisines servaient de prison. Notre commune était située à 8 km du front des tranchées.

Voilà un débat qui augure bien du centenaire à venir...
Aussi je vous invite à participer à ma promenade à vélo sur "Lambersart et la 1ère guerre mondiale" du samedi 14 septembre à 15h, RV devant les grilles d'honneur de la mairie. Le parcours comprend notamment les visites de la place de la Victoire, de la rotonde militaire du Soldat Inconnu au cimetière de Canteleu et pour finir du cimetière militaire allemand rue de Verlinghem (regroupant 5000 morts du secteur). "

dimanche 11 août 2013

LES EXPERTS A LAMBERSART

haut-de-la-statue-du-poilu.jpg Mes amis, l'Histoire est en marche !
C'est C. Reynaert qui le premier a répondu à notre appel angoissé. Y a t il un mystère autour de notre poilu ? (voir textes précédents). Voici l'intégralité du mail qu'il ma envoyé hier . Comme vous le comprendrez, l'affaire se complique !
"Voilà une énigme "sans réel intérêt historique" mais intéressante pour les personnes qui aiment la petite histoire... Après tout, cela fait aussi partie de l'histoire.
2 hypothèses relevant de la transmission orale sont vraisemblables...
Le cas de la dame dont je n'ai pas le nom immédiatement (la mémoire) qui nous a fait don d'un moule en plâtre de notre poilu de Soubricas, en nous soulignant que c'est un boxeur, géo Mars qui a inspiré Soubricas, bravo pour la donation (600 euros...), la statue se trouve dans mon bureau pour le centenaire...
Seconde hypothèse, le grand père de Philippe Liébart, Henri Séname... Là les éléments familiaux corroborent une piste intéressante, car Soubricas, sculpteur prolifique, est parent de la famille.
2 traditions orales mais ce n'est pas étonnant car nous nous situons dans la mémoire et pas dans l'histoire.
Le vrai se situerait dans les écrits de Soubricas si l'artiste a eu le temps de prendre sa plume...
Nous contactons les 2 pistes afin d'éclaircir ou pas ce point de l'histoire de notre poilu. Ce n'est pas une balle (pas encore explosive) qui a touché notre statue mais un petit obus tiré sans aucun doute de la rue de la carnoy par les allemands.
merci pour cette énigme et ce débat. "
Alors ? notre poilu, c'est Geo le boxeur ou Henri ? Laissons nos Hercule Poirot , Sherlock Holmes ou autres " Experts à Lambersart" se dépatouiller. Ils ne sont pas sortis de la tranchée ! D'autant moins qu'il faudra aussi trancher (jeu de mot facile, excusez moi) pour répondre à la question subsidiaire : est ce le même homme qui a servi de modèle au poilu du monument aux morts et au soldat gisant du carré militaire du cimetière de Canteleu ?
Si l'Histoire n'apporte pas de réponse,il ne nous restera qu'à nous tourner vers Emmanuel Sys, le Lambersartois connu et apprécié pour avoir déjà écrit plusieurs romans policiers...

samedi 10 août 2013

LE CHIEN-CHIEN A SA MEMERE

chien-couche-copie-2.jpgJe vais en faire aboyer ou miauler plus d'un . Attention ! Je précise tout de suite que j'aime les chiens et les chats . Les chiens surtout . J'en ai eu deux . Bobby, un « royal-poubelles » comme disent certains qui méprisent ceux qui n'ont que la richesse du coeur , et Belle un croisement réussi de pinsher et de loulou.
Mais là n'est pas mon propos .Je veux simplement vous dire comment nous traitons les SdF animaux .
Vous ne savez peut-être pas que chaque commune a obligation de capturer et d'héberger pendant 8 jours les animaux errants sur son territoire . Si les animaux ne sont pas récupérés par leur propriétaire dans ce délai, les bêtes peuvent être euthanasiées ou placées dans un refuge en vue d'une adoption .
L'an dernier , dans les 41 communes de l'agglomération lilloise qui se sont unies pour récupérer 2700 chiens ou chats errants, 51% des chiens et seulement 5% des chats avaient retrouvé leur maître .
Pour assurer ce service, obligatoire 24/24 H et 7/7 j , la ville de Lambersart a payé à la LPA une redevance fixe de 17000€ auxquels il a fallu ajouter les 900 € de déplacements et d'hébergement . Ceci pour les 5 chiens et 11 chats errants de Lambersart . Calculez : nos 16 animaux SdF nous ont coûté 18000€ . Vous comprenez pourquoi certains Lambersartois vont aboyer en apprenant cela .
Si vous y ajoutez le coût du ramassage des déjections dans nos rues (insatisfaisant, c'est vrai), vous ne pouvez que conclure qu'il vaut cher « le chien-chien à sa mémère
» !
Elle a pas intérêt à le lâcher !!!

vendredi 9 août 2013

REPONSES A DEUX COMMENTAIRES

Merci pour les commentaires à la suite du texte précédent " Histoires de Poilus .
Nadine , êtes vous certaine que le modèle qui a servi aux deux statues est le même homme ? Peut-être faudra-t-il un jour photographier les deux têtes pour vérifier .

Paul pose une bonne question à laquelle je ne peux répondre mais je vais demander à nos historiens locaux Eric Parize, C Reynaert ou Jean Caniot de se mettre en quête . En tout cas cet impact de balle à l'épaule me fait penser au très beau poème d'Arthur Rimbaud que l'on étudie souvent au collège : "Le dormeur du val". La fin est surprenante et sublime .

Le dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

mercredi 7 août 2013

HISTOIRE DE POILUS

poilu-monument.jpgNotre poilu a un nom. Il s'appelle Henri Séname . C'est le grand père maternel de Ph. Liébart, lambersartois bien connu . C'est lui qui a servi de modèle à son beau-frère, Henri Soubricas, le sculpteur de notre monument aux morts, place de la Victoire. Une histoire de famille en quelque sorte ,comme le suggère aujourd'hui Matthieu Delcroix dans La Voix du Nord .
L'histoire est belle . Je voudrais y ajouter une anecdote et poser deux questions .
Les élus et les membres des associations patriotiques les plus anciens se souviennent certainement que pendant longtemps, lors des cérémonies , les autorités se plaçaient face au grenadier, le dos tourné à l'avenue Clémenceau. Jusqu'au jour où un quidam a fait remarquer avec humour « Mais il va nous envoyer sa grenade dans la g... »
! Jean Vanhecke , alors adjoint aux fêtes et cérémonies , a modifié le protocole et depuis, c'est au pied du poilu mais de profil que sont déposées les gerbes ! Principe de précaution ? Les mauvaises langues diront quand même que c'est vers l'Hôtel de Ville que notre poilu est prêt à lancer sa grenade...allons, allons...
J'ai aussi deux questions à poser aux historiens . Savent-ils que la maquette de notre poilu , une sculpture de 56 cm de hauteur,a été mise aux enchères en 2010 par la Cie des commissaires priseurs Mercier ? (source internet) . Elle était estimée entre 600 et 800 € . A-t-elle trouvé preneur ? Qui ?

Autre énigme :vous le savez certainement , le soldat inconnu , gisant au carré militaire du cimetière de Canteleu ,est aussi l'oeuvre de Henri Soubricas, créateur inlassable puisqu'il a réalisé les monuments aux morts de Haubourdin, Halluin,Merville, La Gorgue, Estaires....Il est vrai qu'entre 1920-1930 les demandes d'érection de monuments étaient nombreuses. Les plaies de la guerre étaient encore à vif. Alors, question, qui a servi de modèle à ce poilu couché face contre terre ? Cherchez, Messieurs les historiens !