lundi 12 août 2013

GEO LE BOXEUR OU HENRI SENAME ?

Les petites cellules grises de nos historiens s'entrechoquent ! Après les premières remarques de C. Reynaert, les commentaires de P. Lescalliez (voir texte précédent) et en attendant le diagnostic de B.Coffyn et peut-être la prise de position de l'association des Canonniers...voici qu'Eric Parize met notre poilu dans sa ligne de mire historique. La célébration du centenaire de 1914 à Lambersart s'annonce riche d'enseignements . Les professeurs des écoles pourront commencer leur cours par l'observation du monument aux morts . Voici ce qu'écrit E. Parize : " "Le Poilu à la grenade" d'Henri Soubricas est de 1923 (architecte du monument : Valdant), tandis que le "Poilu gisant" est de 1927 (architecte du monument au cimetière de Canteleu : Jules Lesaffre fils). Il nous a été remis gracieusement il y a deux ans la miniature en plâtre (dont il manque une main) du Poilu à la grenade par MMme Colin de Lille, nous précisant que la tradition orale familiale disait que le modèle ayant servi était le boxeur Géo Mars (dont nous avons trouvé un portrait sur internet), un de leur grand-oncle qui leur avait donné la statue, ce boxeur était ami de Soubricas. C'est ce qu'ils avaient entendu dire dans la famille ...
Aussi quelle fut ma surprise de lire l'interview de Philippe Liébart et de découvrir que le modèle serait son grand-père Henri Séname, beau-frère d'Henri Soubricas. Cette piste semble très sérieuse. Je ne manquerai pas de rencontrer Philippe Liébart, avec lequel je dois échanger aussi quelques documents notamment sur l'avenue de la République...
Si on veut couper provisoirement "la poire en deux" , on peut imaginer pour l'instant que le boxeur ait servi de modèle nu d'atelier pour les proportions du corps à l'antique (voir les statues antiques de lanceur de javelot, fort ressemblantes dans la position) et que le beau-frère ait servi de modèle réel de soldat avec tous les détails extérieurs de l'équipement d'un poilu...
Concernant le trou de gros calibre dans l'aine de la statue, ainsi que les impacts de petit calibre dans le socle, au vu de l'angle de tir sous le bras (le ciel visible à travers, ce qui détermine la distance de tir, faites-en l'expérience), le tir allemand de fin mai 1940 a eu lieu de près, depuis l'avenue Clemenceau, dans le but vengeur d'abattre la statue qui a résisté.
L'orientation de la statue n'est pas innocent, la demande émanant du Comité présidé par Henri Delécaux : en effet le poilu lance sa grenade vers l'ancienne Kommandantur tant haïe et crainte pendant 1914-18 : le général Bolze commandant la place de Lambersart était très dur avec la population lambersartoise et fut jugé après guerre pour ordonner des travaux forcés envers les civils et contrôle régulier illégal des femmes, sans leur mari. L'année 1916 fut terrible (on rappellera notamment la mort du maire Auguste Bonte, et celle de Gabriel Crépy).Le général Bolze avait réquisitionné le château du Pré Fleuri de Gabriel Crépy comme habitation (notre mairie actuelle), et la kommandantur était située dans la grande villa en face (villa disparue dont le site correspond aux immeubles face aux serres municipales, avenue Clemenceau). Les maisons voisines servaient de prison. Notre commune était située à 8 km du front des tranchées.

Voilà un débat qui augure bien du centenaire à venir...
Aussi je vous invite à participer à ma promenade à vélo sur "Lambersart et la 1ère guerre mondiale" du samedi 14 septembre à 15h, RV devant les grilles d'honneur de la mairie. Le parcours comprend notamment les visites de la place de la Victoire, de la rotonde militaire du Soldat Inconnu au cimetière de Canteleu et pour finir du cimetière militaire allemand rue de Verlinghem (regroupant 5000 morts du secteur). "

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