dimanche 23 septembre 2012

FESTOIERIES A KANIV (fin)

statue-2-ukrainiens.jpgIl n'y a pas eu que des paillettes et du superficiel dans le spectacle offert à la population à l'occasion de la célébration du jumelage.Il y a eu des danses folkloriques bien sûr. Les Ukrainiens sont des orfèvres en ce domaine. Il y a eu des chants aussi ,dont le populaire « Ukraïna » repris en choeur par la salle. Mais il y a eu aussi beaucoup d'émotion, de cette émotion qui fortifie l'âme des peuples.
PANIQUE DE L'UNE , SERENITE DE L'AUTRE
Les organisateurs ont eu à gérer deux moments imprévus. Tout d'abord quand la petite fille de 4-5 ans a paniqué . Dès qu'elle s'est trouvée ,seule, au centre de la grande scène, elle s'est effondrée en pleurs . Elle perdait tous ses moyens et malgré une deuxième tentative, il a fallu se résoudre à annuler son numéro. Inutile de vous dire qu'elle a quand même été très applaudie !
A l'inverse, le métropolite de l'église orthodoxe se trouvait très à l'aise devant la foule. Sa voix grave et posée ajoutait de la gravité à son discours...Il a fallu pourtant que la présentatrice du spectacle se décide à lui glisser respectueusement à l'oreille ...qu'il fallait abréger . La voix du Seigneur est interminable.
MISS FRANCE ? Comme la veille j'ai dû moi aussi prononcer une allocution au nom de la délégation française. Pour la circonstance je m'étais ceint de l'écharpe tricolore ...que le petit Pierre, petit fils de mon collègue B. Coffyn, appelle l'écharpe de miss France. Aurais-je d'aussi beaux attraits ?
AVE MARIA Tout à coup la scène s'est éteinte . Plus un bruit non plus sauf la montée de l'Ave Maria. Après quelques instants dans le noir complet on put distinguer quelques lumignons et l'écran géant s'est allumé pour faire défiler des photos d'hommes et des femmes souriants...mais décédés . Des gens qui avaient beaucoup fait pour le jumelage. disait le commentaire . Ils n'étaient pas oubliés.
TCHERNOBYL Ce nom est gravé dans le marbre à Kaniv. Un monument a été érigé en souvenir des victimes et en hommage aux « liquidateurs », ces volontaires de la ville qui courageusement sont allés aider à contenir la radioactivité. Un temps du spectacle a été réservé aux enfants rescapés de la catastrophe. Sur scène, l'un d'eux, chemise blanche sur costume sombre et pantalon long, un véritable petit artiste, est venu interpréter une oeuvre au piano.Un médecin qui s'est dévoué à soigner les enfants ou les adultes irradiés et les Allemands de Viersen qui ont fourni du matériel et des ambulances ont aussi été mis à l'honneur. Mes voisines pleuraient d'émotion. Il est vrai que les Ukrainiens ont un rapport à la mort différent du nôtre.Une fois par an ils se rendent dans les cimetières et prennent un repas sur la table de pierre élevée près de la tombe de leurs défunts.
BALLET ROULANT Autre moment fort émouvant quand deux adultes, un jeune homme et une jeune fille souriants sont entrés en scène ...en fauteuil roulant ! Sur un fond musical adapté ils ont évolué,parfois côte à côte, s'éloignant, se rapprochant pour finir par se donner la main. Quel beau message de vie.
QUE RESTE-T-IL ? C'était le vingtième anniversaire du jumelage entre Kaniv et Viersen. Nous étions invités. Mais, est-ce l'effet de l'hospitalité particulière de nos hôtes ? J'ai eu l'impression, sur la route du retour alors que nous roulions dans le mini-bus que les Lambersartois et le lycée Ozanam avaient offerts , que la délégation française avait des rapports privilégiés et bénéficiait d'un capital de sympathie plus important que les autres délégations : polonaise, bielorusse ou estonienne.. Le maire de Kaniv nous a reçus chez lui.Il était présent à nos côtés et, quand ses obligations l'en empêchaient, son épouse et sa fille le représentaient.
Au delà du folklore et des cérémonies officielles, des rapports amicaux aussi vrais et chaleureux ne s'oublient pas.

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