mercredi 23 mai 2012

MONSIEUR QUENU

mon-college-a-l-heure-allemande.jpgJe vais rarement à des cérémonies hors de Lambersart mais samedi dernier je me suis rendu à Armentières à l'invitation de l'Association des Anciens Elèves du lycée Paul Hazard,dont je suis membre. Après l'assemblée générale ,était programmé le dévoilement d'une plaque en l'honneur de M. Quenu, aujourd'hui décédé.
Comment ai-je pu m'associer à l'hommage rendu à un homme qui m'avait tellement traumatisé lorsque j'étais élève de ce qui s'appelait alors « le Collège d'Armentières » ?
M.Quenu y était surveillant. Une terreur . Dans une salle de permanence de 60 élèves, aucun n'osait parler et même chuchoter de peur de se voir infliger 12 alexandrins de Victor Hugo extraits de « La légende des siècles » ou de quelque autre poème aux références bibliques ésotériques.
La rumeur, devenue légende prétend même que M. Quenu surveillait les élèves par un trou dans le journal qu'il tenait devant lui . Comment peut-on rendre hommage , 30 ans après sa mort, à un homme aussi cruel ? Comment puis-je effacer la terreur qu'il m'inspirait alors que j'avais une dizaine d'années ?
Mon regard a changé quand j'ai appris que M. Quenu et son épouse avaient été reconnus, à titre posthume, comme « Justes Parmi Les Nations » , un des titres de reconnaissance les plus respectables.
Ils avaient en effet, entre 1942 et 1945, au péril de leur vie, recueilli, nourri et entouré d'affection 2 petits enfants juifs de 3 ans,traqués par les nazis.
Me Ernould qui fut leur amie dit d'eux « qu'ils ont toujours eu le souci de faire le bien autour d'eux.Ils étaient catholiques pratiquants et ne manquaient pas d'appliquer leur amour du prochain à chaque instant du quotidien. Les enfants avaient de faux papiers appartenant à des enfants décédés lors des bombardements de Dunkerque. Beaucoup d'amis n'étaient pas dupes et savaient pertinemment que ces enfants n'étaient pas leur neveu et nièce... »
J'ai donc vu M. Quenu sous un autre jour et je me suis joint samedi à l'hommage que l'on rendait à l' homme que j'avais tellement craint .
Le temps estompe certes les tourments du passé. Il n'empêche qu'une question subsiste dans mon esprit : comment un même homme peut-il se montrer aussi sévère et aussi généreux ?

dimanche 20 mai 2012

CINQ MINUTES AVEC ...MAURICETTE BLUME

MAURICETTE-BLUME-copie-1.jpg
Elle est de toutes les cérémonies patriotiques, petite, le dos courbé,le sac en bandoulière et parfois même, comme ce fut le cas en mars dernier, portant à 73 ans le drapeau d'une association d'anciens combattants.
A la voir souvent seule et discrète,on peut imaginer sa vie simple et sans histoire. Et pourtant !...
S'il n'y avait pas eu les 2 guerres mondiales, le nazisme et le fascisme, Mauricette, lambersartoise depuis 41 ans, ancienne employée de préfecture , aurait pu prétendre par son ascendance maternelle au titre de comtesse italienne et par ses ascendants paternels à un rang honorable à la cour d'Allemagne. Les noms des souverains Guillaume et d'Umberto, le dernier roi italien lui sont familiers. Son nom, Blume, est la francisation du patronyme allemand Blümen qui se traduit par « les fleurs »!
L'histoire de sa famille s'écrit en effet entre l'Allemagne, l'Italie (où Mauricette a été élevée), la Belgique et la France.
En désordre elle vous raconte que son père est né en Belgique des suites des cahots encaissés par le carrosse dans lequel se trouvait sa grand-mère ; ses parents se sont rencontrés dans un train ; ils se sont mariés en Italie mais son père, domicilé un temps avenue du Colonel Driant à Lambersart a été incorporé au 43e Régiment d'Infanterie au début de la guerre .« Grièvement blessé au combat, il n'a pu remarcher qu'avec des plaques d'argent dans les jambes.Il a quand même travaillé jusqu'à 65 ans et j'ai pris soin de lui jusqu'à sa mort à 90 ans . »
C'est pour lui et pour le jeune homme qu'elle a connu qui est mort en Algérie que Mauricette est fidèle aux rassemblements patriotiques.
De la guerre ... et de son quartier à Lambersart, rue Oswald Crespi, Mauricette se souvient «
des trains de chevaux et de bovins que les Allemands débarquaient à la gare de Saint-André . Il y avait aussi, à côté, dans un château un dépôt de munitions. »
De sa jeunesse... elle garde le souvenir d'une vie privilégiée en Italie et elle aimerait s'y accrocher encore un peu en allant visiter l'exposition des carrosses à Arras...

DE L'HOTEL A LA FOI

pub-mobile-du-cabaret-de-lambersart-copie-2.jpgY-a-t-il un rapport entre « l'affaire du Carlton » dont on voit la façade en fond d'image et le cabaret-spectacle de Lambersart ?
Bien sûr que non . Rien de plus en tout cas que la photo que j'ai prise cet après-midi , place de l'Opéra à Lille.
J'ai éprouvé un sentiment de plaisir et même un peu de fierté en voyant le bus publicitaire qui portait fièrement le dynamisme et la publicité originale d'une entreprise lambersartoise. Le bus est passé et repassé à plusieurs reprises devant les milliers de promeneurs du centre ville.
J'ai aussi ressenti un sentiment curieux quand je me suis rendu compte que se cotoyaient à quelques mètres l'hôtel à la réputation entachée , le cabaret-spectacle et les étudiants mormons qui tentaient d'accrocher et d'intéresser à leur foi les badauds

ENTENDU;;;

D'UN LAMBERSARTOIS ...qui signalait le mauvais état d'une allée de son quartier. « Il faudrait y remettre du chips ! » préconisait-il.
Sans doute que chez lui à l'apéro, on grignote des schistes...
D'UN ENFANT (non lambersartois) dans les bras de son père qui lisait le menu affiché à la porte d'un restaurant :
« - Moi je veux manger des tomates et des chips ! »
De quoi rendre le restaurateur heureux ?

mercredi 2 mai 2012

POURQUOI LE "8" ?

 
J'ai écrit l'autre jour que des 3 bureaux de vote de la salle A. Malraux , l'un « votait » traditionnellement à gauche (bureau N°7) ; un autre votait « équilibré » droite-gauche (le n°6) et le troisième se marquait à droite (le 8).
En outre, ce dernier, le n°8, est souvent le reflet du vote de l'ensemble de Lambersart. Dimanche dernier dans ce bureau N.Sarkozy avait 35,6% des suffrages et F. Hollande 25,1% . L'ensemble de Lambersart avait donné 35,8% à N.Sarkozy et 24,4 à F.Hollande. Curieux, n'est-ce-pas ?
Peut-on dire alors que les électeurs du 8 sont les électeurs moyens de Lambersart, comme il existe un Français moyen ?
Non bien sûr mais regardons de plus près qui vote au bureau 8 . Ils sont 1239 électeurs inscrits . 958 ont voté. Ils habitent dans le Bourg :rue de l'Avenir, rue du Bourg (jusqu'aux n° 206 et 211), dans la cour Desailly ,place Felix Clouet, allée du Dr Havet . Ils habitent aussi en bordure du Pacot-Vandracq : rue de l'abbé lemire, rue Selosse ,rue Guynemer, rue Mermoz, rue Molière, rue Nuytten , rue Corneille et au début de la rue de Lille (jusqu'aux N° 66 et 75). Les derniers habitent près de la salle Malraux mais se rattachent davantage au Canon d'Or : les rues Delecourt, Doumer et une partie de l'avenue Leclerc (au delà du n°183).
Pourquoi alors ce secteur représente-t-il assez bien l'ensemble de Lambersart ? Je pense que cela est dû aux proportions respectives d'immeubles collectifs sociaux et de maisons individuelles, de locataires et de propriétaires, d'actifs et de retraités (la résidence Le Clos du Bourg est dans ce secteur),d'employés et de cadres, de plus riches et de moins riches mais aussi de certains caractères plus invisibles de la qualité de vie comme le taux d'appréciation du sentiment de sécurité, les facilités des transports, le maillage des commerces ... Bref, un secteur «  à la lambersartoise » ni plus pauvre,ni plus riche que la majorité des quartiers de notre ville. Sans doute trouvereez-vous d'autres justifications....