jeudi 6 décembre 2012

Dimanche 2 décembre 2012702/12/Déc/201220:02
panneau-champ-de-corses.jpgIl y en a un qui va devoir changer de formule . C'est Christophe. Caudron notre adjoint aux finances. Il aime répéter qu'il surveille les finances communales « comme le lait sur le feu ». Mais, devenu depuis vendredi le grand promoteur de la nouvelle bière lambersartoise, je ne m'étonnerais pas de l'entendre dire au prochain conseil municipal que désormais il étudiera les comptes communaux avec la même attention qu 'il examine "la mousse sur la bière."
La cérémonie d'inauguration de l'avenue du maréchal Leclerc rénovée a failli prendre du retard ce samedi après-midi. Toutes les personnalités et les invités étaient là sauf Didier Honoré le photographe municipal. Quand il est arrivé , stressé, au point de cogner le véhicule d'un collègue en se garant rapidement , de mauvaises langues ont dit qu'il s'était endormi dans une sieste...disons, profonde. De mauvaises langues, bien sûr. Quoique...
Nouveauté : Lors de cette inauguration,le ruban tricolore n'était pas tendu comme habituellement entre deux supports métalliques en laiton . Faute d'enfants ingénus à proximité, ce sont deux élues, Mmes Angot et Marcelle, résidant dans l'avenue, qui ont été désignées pour tendre ce ruban officiel. Elles se sont tellement bien acquittées de cette tâche que la prochaine fois on pourrait leur demander aussi de dire « un petit compliment ».
Sanisette : Avant toute inauguration le service municipal de propreté nettoie.Aucun papier, aucune déjection ne doit salir le sol. Sauf que la veille, au lieu de rassemblement une cabine de W.C. de chantier avait été oubliée sur le trottoir.Voilà qui faisait désordre. M. Tournemine et ses hommes sont donc allés retirer l'intrus de bon matin. Les ouvriers du chantier devant satisfaire un besoin urgent auront une belle surprise lundi matin.
Le premier vice-président de LMCU s'est-il aperçu en déambulant dans l'avenue que son service de signalisation routière avait besoin d'un recyclage en orthographe ? Lambersart n'a pas d'hippodrome mais possédait au siècle dernier un champ de courses . (photo)
Le Petit Jésus a changé de sexe ! On prend l'habitude à Lambersart de faire chanter en choeur à chaque inauguration.Cette fois, dans l'église St-Calixte, entre autres chants il y avait « Douce nuit, sainte nuit ». Sur ma feuille, j'ai bien lu qu'on qualifiait le divin nouveau né de « cette enfant ». Encore un coup des féministes !
Samedi 1 décembre 2012601/12/Déc/201212:27
nouveau-logo--2.jpg Une nouvelle avenue, un nouveau logo, un nouveau slogan, une nouvelle bière, un St-Nicolas qui descend du clocher en faisant des guili-guili à son ami St-Calixte...
Pas de doute, l'HOMO FESTIVUS LAMBERSARTUS est de sortie ce week-end.
Le nouveau logo me plaît . Pour le justifier on nous a dit que « Lambersart évolue, Lambersart change, le logo aussi » . C'est vrai .
Certes on retrouve dans le nouveau graphisme l'arbre qui depuis tant d'années caractérise notre ville. Mais le feuillage a bien changé.Il était dense et abondant , le voici stylisé et clairsemé. Est-ce à l'image de notre société qui se décompose et se dissocie , cette société où l'individualisme prend trop souvent le pas sur la solidarité ? Heureusement notre logo a un coeur, bien visible.
Certains croient voir de la « zénitude » dans ce logo. Etait-ce l'idée d'Isabelle, sa conceptrice ? Je n'en sais rien et je ne connais pas non plus la calligraphie chinoise . Y a t-il « un message de sérénité » comme on l'a dit ?. Je n'ai pas cette sensation mais au contraire l'éclatement du feuillage me donne l'impression d' une ville où le dynamisme explose.
A chacun de juger. C'est le propre des oeuvres d'art de valeur que de se prêter à plusieurs interprétations.
Quant au slogan... naturellement ,c'est une perle. Il a la simplicité qui sied si bien aux grandes valeurs. What else ?
Lundi 26 novembre 2012126/11/Nov/201210:24
grignoteuse.jpgLa grignoteuse a grignoté.
Au Pacot-Vandracq, le dernier immeuble habité qui devait être détruit l'a été vendredi. La rénovation du quartier tire vers sa fin . En 2013,le parc, la salle de sports et les 8 maisons de la place de l'Europe seront terminés . Le Pacot nouveau sera prêt pour un destin nouveau .
Vendredi donc, les personnalités et les habitants du quartier présents se réjouissaient de cette réussite architecturale urbaine. Qui dira que ce n'est pas un succès ? On a même chanté « aujourd'hui c'est la fête,les souvenirs sont ancrés dans nos têtes » .
Pourtant, pourtant.. « un je ne sais quoi » freinait mon enthousiasme. La veille j'étais allé dans le quartier. Sur des trottoirs et des parvis neufs j'ai vu une multitude de crottes de chiens ; j'ai vu des taches d'huile de moteur incrustées définitivement dans la pierre de ces trottoirs ; j'ai vu les portes de l'immeuble Camélia déjà défoncées et j'ai vu des tags dans l'entrée de cet immeuble qui me rappelait le tristement célèbre « Jonquilles » au 2/4 avenue de Gaulle.
Pourtant... le comité de la mémoire a bien travaillé .Ceux qui l'ont voulu ont pu témoigner du passé. Mais,aujourd'hui c'est l 'avenir qu'il faut assurer. C'est autrement plus difficile. Comment faire respecter ces nouveaux lieux collectifs ? Comment éviter les dégradations continuelles ? Peut-on et comment inciter à plus de respect et de civisme ? Y-a-t-il une majorité d'habitants prêts à s'investir dans la sauvegarde de ce beau quartier ? Un comité d'avenir du Pacot ne devrait-il pas se créer succédant au comité de la mémoire ? Il serait dramatique de gâcher ou d'abîmer un tel site.
Une grignoteuse a grignoté le passé, une autre devra grignoter l'avenir.
Les matériaux sont humains .Il n'y a pas que les élus pour construire cet avenir.
Dimanche 25 novembre 2012725/11/Nov/201216:37
Ce week end avait été choisi par la « Banque Alimentaire » pour la collecte annuelle des denrées alimentaires au profit des nécessiteux. Outre des collégiens de Dominique Savio, des employés municipaux bénévoles du service de la proximité, de la brigade d'intervention d'urgence, des élus et des bénévoles ont aidé Arlette Wahl à collecter dans quatre quartiers de Lambersart.
2345 kg de nourriture ont été offerts . Un peu moins que l'an dernier mais la crise est là.
On peut comprendre que certains refusent de donner en disant : « De la nourriture ? Je n'en ai même pas suffisamment pour moi ! ». On comprend moins ceux qui claquent la porte au nez des quêteurs sans un mot . On peut sourire à cette dame en gros, en très gros surpoids qui s'agace qu'on vienne la solliciter pour un peu de nourriture. On est surpris quand même devant celle qui déclare « mon chien n'aime pas les boulettes. Tenez,voilà une boîte de « Frolic ». Après tout ,les malheureux peuvent aussi avoir des chiens qu'il faut bien nourrir.
Ces chiens qui leur donnent l'affection qu'on leur refuse par ailleurs...
Je me souviens de cette plaisanterie que m'avaient faite un jour les cuisinières de la ville de Lille.J'étais alors directeur d'un centre aéré de vacances et le midi une table était réservée pour le personnel d'encadrement. Ce jour là, on nous servit en entrée une espèce de thon -macédoine. C'était bon,très bon . Mais les cuisinières se relayaient à la porte du réfectoire pour se moquer de nous . Nous ne comprenions pas la raison de leurs rires. Ce n'est qu'à la fin du repas qu'elles avouèrent avoir mélangé la macédoine à du « Canigou », un aliment pour chiens !
Depuis, il m'arrive d'aboyer !
Vendredi 23 novembre 2012523/11/Nov/201210:49
Il y a de quoi frémir. Est-ce cela l'exemplarité que l'on attend des élus ? Les uns trichent,les autres adaptent les modalités de vote en fonction de l'intérêt de leur candidat . Ils sont tous députés ou sénateurs et se battent comme des chiffoniers.
Le comble est bien cette commission de contrôle des élections , la fameuse « Cocoe »,qui oublie de compter les suffrages exprimés dans l' Outre mer. Imagine-t-on une telle bévue dans des élections organisées au niveau local , à Lambersart par exemple, où l'on ne comptabiliserait pas plusieurs bureaux de vote ? Une honte . Ce n'est même pas grotesque, c'est burlesque . Et ces gens là prétendent pouvoir gouverner la France ?
Le vieux sénateur Patrice Gélard et ses acolytes, après une telle bourde, pensent-ils démissionner ? Même pas !
Samedi 17 novembre 2012617/11/Nov/201218:53
defile-mode-salon-du-commerce-2012.jpeg
C'est trop pour un week-end.Le défilé de mode du salon du commerce a réveillé, semble-t-il, chez certains élus ,des instincts libidineux. Il est vrai que les jeunes filles de Maria Goretti ont su valoriser les vêtements qu'elles présentaient, y compris les jupettes.Les déhanchés étaient parfaits au dire des spécialistes .Pour que la morale soit sauve la photo ci-contre a été prise "de loin" par Ali Achouri
Trop, c'est trop ! Le lendemain nous inaugurions le salon de la photographie organisé par le photo-club de Lambersart.
Chacun l'a remarqué, mon collègue J.J. Briffaut s'est attardé plus que de raison sur le cliché ci-dessous de Michel Vaillant, prétextant que sa fonction d'adjoint au maire délégué aux bâtiments municipaux l'obligeait à regarder en détail l'état de la maçonnerie et des briques . Un regard lu-brique, en quelque sorte photo-nu-au-fort-d-englos.jpg
Un autre photographe, Jacques Warnault , a fait remarquer alors que si la photo a été prise dans les toilettes souterraines de l'Hôtel de Ville, il faudrait prévoir d'urgence un budget pour moderniser et chauffer les lieux !
Samedi 17 novembre 2012617/11/Nov/201211:34
Après notre séjour à Londres pendant la guerre avec G. Marchant et avant de reprendre le cours de la vie lambersartoise , je souhaite vous communiquer des extraits de mails d'amis que j'ai reçus cette semaine :
***Georges et Colette m'ont envoyé un répertoire des traits particuliers des Nordistes.
Vous savez que vous êtes du Nord si :
-Vous comprenez le mot « babache »
-
la « ducasse » n'est pas pour vous seulement une bière-vous lavez le sol avec un raclot ou une wassingue-vous dites « mettre la porte contre » au lieu de la laisser entrouverte-Pour vous « Le » »carnaval c'est celui de Dunkerque -Vos doigts sentent la moule dès le premier week end de septembre-Vous dites « s'il vous plaît » en tendant la monnaie pour payer vos achats-La pluie ne vous empêche pas de sortir-Vous savez prononcer « potjevlesch »,même si vous ne savez pas l'écrire-et si on vous dit « un n'sait' quoi » , vous savez ce que ça veut dire.
***Josie m'a envoyé aussi quelques petites annonces signées de Pierre Dac :Rencontres :- artificier cherche femme canon-j.h. désintéressé épouserait j.f. laide même fortunée.-Astronaute cherche femme lunatiqueEmploi :-Metteur en scène cherche nain pour rôle dans court métrage-Offre bonne place de gardien de vaches. Paiement par traites.-Inventeur produit amaigrissant cherche grossisteAchat-vente.-A vendre robe de mariée. Portée une seule fois par erreurCause fausse alerte vends cercueil en ébène ,jamais serviDivers-Souffrant d'insomnies , échangerais matelas de plumes contre sommeil de plomb.
-Echangerais voiture de sport endommagée contre chaise roulante en bon état.
-Perdu partie haute d'un dentier .
« Merfi de le reftituer à fon propriétaire auffitôt que poffible »
**** Et une dernière pour la route...qui n'est pas de P .Dac mais du lieutenant de police à qui je signalais jeudi -jour d'arrivée du Beaujolais nouveau- que Lambersart installait près de la salle Malraux ses chalets pour le marché de Noël : « Ah oui, les beaux chalets nouveaux ! »
Mercredi 14 novembre 2012314/11/Nov/201210:40
Portriat-de-genevieve-Marchant.jpgASPIRANT GENEVIÈVE MARCHANT (8)
Tout allait bien ...jusqu'à ce que nous soyons tombées malades un soir où nous avons été invitées à célébrer la fête des artilleurs, la Sainte Barbe
Sous Ernemont les Allemands avaient construit un énorme abri anti-aérien. Un soir que j'étais de service une fille vint me dire qu'il y avait un Boche à l'intérieur. Je m'apprêtais à y aller . Heureusement un officier qui apportait un message accepta de me suivre. J'étais prête à mourir pour ma patrie ! La fouille ne donna rien, le Boche avait disparu.
Si j'étais morte à Brixton sous la pluie des bombes, personne ne s'en serait soucié mais si j'avais découvert cet Allemand à Rouen, je serais morte en héroïne.Comme disait Pascal : vérité en deçà , erreur au delà. La vérité ici, l'erreur là.
Si nous entrions dans un bistrot nous étions invariablement accueillies par un charmant « Gutten Morgen ! » à tout moment de la journée.
Il est difficile de juger un peuple mais la Normandie m'a laissé un mauvais souvenir.
Quelques officiers FFI se joignirent à nous mais en dépit des efforts des unes et des autres notre entente ne fut pas un succès. Trop d'expériences différentes nous séparaient après ces années de guerre.
Nous avons attendu, espéré la libération de Paris. Quel jour merveilleux que ce jour là ! Mais il m'a fallu attendre des mois pour avoir des nouvelles des membres de ma famille dans le Berry. Quand je les ai retrouvés , quand j'ai vu leurs visages amaigris par la souffrance, je n'ai pu m'empêcher de revoir ce boutiquier normand qui parlait des « gentemen si courtois, si bien élévés... » Jamais je ne l'oublierai.
Quand je suis retournée à Brixton à la fin de 1945, la première personne que j'ai rencontrée fut le même vieux laitier avec son cheval, toujours aussi calme que sous les bombes qui me dit avec le même gentil sourire : Bienvenue à la
maison !
yvon cousin
N.B. Ces textes ne sont pas la traduction littérale et complète des "Souvenirs de guerre" de G Marchant mais des extraits choisis
Lundi 12 novembre 2012112/11/Nov/201200:00
ASPIRANT GENEVIÈVE MARCHANT (7)
J'ai eu la malchance de devenir officier. J'insiste sur ce mot car cela signifiait mon départ de la Police Militaire .Je fus mutée à la Chancellerie du 1er bureau des forces terrestres en Grande Bretagne .Je décidai d'aller voir directement le major, ce qui est contraire au code de conduite militaire. Dès que j'ouvris la bouche le major me dit « -Ma fille, dans l'armée vous avez un droit et un seul : la fermer ! Rompez ! »
Les mois passèrent. Le travail comptait de plus en plus de rapports top secret. J'ai eu à dactylographier une lettre du Général de Gaulle qui se plaignait amèrement aux autorités britanniques du manque d'armes à envoyer aux maquis où les hommes se faisaient massacrer en n'ayant rien pour se défendre.
Le D Day arriva avec ses tragédies mêlées d'espoirs. Le bureau nous informa qu'il fallait 2 officiers pour la 3e région militaire en Normandie. . Je fus sélectionnée avec le lieutenant Jeanne Paul. Nous traversâmes sur un bateau de transport de troupes américain dont le capitaine norvégien nous prêta avec galanterie sa cabine et plaça un garde armé à la porte pour potéger notre vertu. Sur le pont, les Blancs étaient d'un côté, les Noirs de l'autre.
La traversée dura trois jours.Le capitaine nous fit visiter la salle des machines mais une alerte nous plongea dans le noir. Le capitaine me dit « N'ayez pas peur ,je vais vous reconduire à votre cabine. Il me prit galamment la main et m'entraîna par les escaliers et les couloirs mais quand la lumière revint, j'étais dans sa cabine...
Enfin ,j'ai retrouvé le pays chéri.
Le long d'une route des tout-petits qui ignoraient ce qu'ils faisaient nous saluaient du salut hitlérien. Ce fut ma première impression de ...la Normandie. Nous avons traversé des villes et des villages complètement détruits.
Nous sommes restés à Bayeux en attendant la libération de Rouen.Pendant notre temps libre nous nous promenions et nous avons découvert avec amusement une boutique avec des montagnes de beurre.C'était comme un rêve pour nos yeux privés de cela depuis le début de la guerre. Timidement nous avons demandé pour en acheter un peu. Le commerçant nous dit qu'en tant qu'officier nous pouvions en avoir autant que nous voulions. La conversation tourna bien sûr sur les Allemands « Oh oui,ces officiers étaient de vrais gentlemen « , nous dit le boutiquier.Toujours polis, courtois. Et, vous savez, en nous quittant ils nous ont dit qu'ils reviendraient.
Le cidre du temps de guerre était plus dangereux que les Allemands .Il nous rendait tellement malades que nous appelions cette maladie « la Bayeusistique ».
Dès que Rouen fut libérée nous quittâmes Bayeux. On nous installa au couvent d'Ernemont où nous recrutions des femmes pour la 3e région militaire. Des Allemandes y avaient séjourné et dans leur fuite avaient laissé des casques ,des agendas et des lettres. L'une d'elles en particulier nous a bien plu. C'était celle d'une lesbienne que nous lut après le déjeuner une jeune lieutenant qui parlait couramment allemand. Il y avait aussi de superbes photos d'aviateurs...
Jeudi 8 novembre 2012408/11/Nov/201214:49
G-Marchant-et-la-police.jpgASPIRANT GENEVIÈVE MARCHANT (6)
Notre paillasse était sur le point de rendre l'âme quand le général de Gaulle ordonna après nous avoir visitées qu'on nous fournisse des lits miltaires avec des draps.J'ai regretté un moment le confort de la paille chaude mais c'était un soulagement de se glisser dans des draps propres au lieu des couvertures qui, bien que propres,propageaient la gale. Heureusement nous y avons échappé. On atteignit le sommet du luxe quand une charmante entreprise « Bonsoir » nous fournit à chacune deux magnifiques pyjamas et que « Monsavon » nous offrit du savon à l'odeur raffinée de lavande.Exactement comme en temps de paix !
Nous allions à la messe dans notre propre chapelle. Le général de Gaulle y venait chaque fois qu'il pouvait. Sa dévotion était remarquable. Il nous impressionnait et comme on nous avait dit de ne pas le dévisager et de ne pas nous laisser distraire, tout ce que je vis de lui c'était son ventre...Mais il était aussi très paternel à notre égard comme le jour du terrible bombardement de Hill Street . J'entends encore ses paroles : « tout a une fin dans la vie même les malheurs ».
Une promotion entraînait un changement de poste. C'est ainsi que je me retrouvai un jour dans la police militaire.Notre groupe, d'abord réduit en nombre grossit et rassembla une grande variété d'hommes. Trois me reviennent vivement en mémoire.L'un se délectait à lire « Les dames blanches de Worcester ». Il était tellement pris qu'il ponctuait sa lecture de grognements et de commentaires « Oh,Marchant, la cochonne, oh,la salope » grunt, grunt...Un autre était capable de trouver et de rapporter ce qu'on ne pouvait trouver nulle part mais il ne fallait pas chercher à savoir...Le troisième, un paysan normand que j'ai d'abord pris pour un idiot était très malin.Il avait obtenu l'autorisation de dormir au dernier étage du Q.G. du général de Gaulle avec vue imprenable sur St'James Park et le Mall.
Mon travail consistait parfois à retrouver ceux qui ,désertant la fantaisie de leur régiment allaient retrouver leur belle dns le quartier romantique de Soho. Quand un déserteur était particulièrement difficile à attraper, nous alertions Scotland Yard.. L'un s'est fait prendre parce qu'à la porte de la femme qui l'hébergeait il y avait trop de bouteilles de lait et qu'elle rentrait trop de provisions.Un autre , se faisant passer pour un indicateur , nous prévint qu'il était en Ecosse.Deux agents s'y rendirent et revinrent bredouilles puisque notre homme se trouvait chez sa soeur dans la direction opposée.Il s'était fichu de nous mais nous arrivâmes à le prendre quand même.Quelques cas de filature restaient sans fin. Nos rapports se terminaient alors invariablement par « la recherche continue avec la plus grande énergie ».
Plus tard j'ai aussi passé un mois avec la police militaire de l'armée de l'air (RAF).Un sergent m'a pris avec elle pour enquêter, arrêter et même conduire un prisonnier dans sa geôle.Un jour, juste après 6H selon la loi française, nous nous sommes présentées à un appartement où devait se trouver une fugueuse. Un charmant gentleman en pyjama et nu-pieds nous assura qu'elle n'était pas là. Comme nous n'avions pas d'ordre de mission, l'affaire s'arrêta là pour nous. Mais pas pour elle, car aujourd'hui elle me poursuit encore de sa haine.